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Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2000

Les transformations de l'espace qualification des chercheurs des entreprises

Résumé

If it is commonly accepted that the innovation is a central dimension of the comparative advantage of the firms, the construction of productive skills forms the other discriminating axis of their efficiency. Accordong to this double point of view, the employees having an activity of R&D in the companies constitute one of the principal factors of their competitiveness. Thus, one understands that a better assesment of the way in which skills of the researchers are built arises as a major stake. It is accordingly that we answered the invitation to tender of « Commissariat Général du Plan » on "the Innovation and the Employment of the researchers" which relates to the processing of the two surveys carried out annually by the MENRT since 1984. First relates to the means devoted to search while the second is concerned with the diplomas and mobilities of the researchers themselves The expectations of the request are altogether informative and analytical. The assumptions carry on two articulated major transformations one to the other : the school explosion in France since 30 years and its involvement on the competition from the point of view of the diplomas ; evolutions of the productive organizations and the emergence of new models of companies which imply a transformation of the relationship between the place of R&D, « industrial space » and « the space of qualification » in the direction of a stronger integration of the activity of search to the other functions of the firm. In addition to the diplomas, the results take into account the size and the sector of the company. They show that between 1984 and 1997, the structures (stocks) of employment of the researchers changed in the direction of an increase in the holders of a doctorate and diplomas Bac+3to5, and of a reduction on behalf of the engineers and the lower titles (£ Bac+2). These evolutions, coupled to a significant rise of manpower, were especially carried out in the Eighties. Moreover, the structures of employment are very dependent on the size of the company, SMF (Small and Medium size Firms : < 500 paid) employing researchers more and more, with a share of Doctorates and foreign diplomas stronger than in the largest companies(>5000). The evolution of mobilities during the Nineties confirms the increased integration of the space of R&D to industrial space. Thus, the share of the internal market in the manpower mobility outside the R&D function passes from 20% in 1984 to 30% in 1991 and to 51% in 1997 (for the entering, we have respectively 19%, 21% and 26%). These evolutions are very related to the size of the firm : whereas there were few differences in 1984, the internal market in 1997 accounts for 40% of the access and 68% of the departures from R&D in the largest firms (against 16% and 34% for SMF). The positive link between size of the firm, diplomas and careers'opportunities has of course effects on mobilities of the researchers. External mobilities are less and less supplied by the outgoing young people of the education system whereas dismissals for retirement are rather scarce. Mobilities between firms are before all the fact of SMF. These evolutions draw the emergence of various models of innovation partly founded on the importance of the internal labor market of the firm.
S'il est communément admis que l'innovation est une dimension centrale de l'avantage comparatif des firmes, la construction des compétences productives forme l'autre axe discriminant de leur efficacité. De ce double point de vue, les salariés ayant une activité de R&D dans les entreprises constituent l'un des facteurs principaux de leur compétitivité. On comprend, du coup, l'enjeu que représente une meilleure compréhension de la manière dont se construisent les compétences des chercheurs. C'est dans cette optique que nous avons répondus à l'appel d'offre du Commissariat Général du Plan sur "l'innovation et l'emploi des chercheurs" qui porte sur le traitement des deux enquêtes réalisées annuellement par le MENRT depuis 1984. La première est relative aux moyens consacrés à la recherche, la deuxième aux diplômes et aux mobilités des chercheurs proprement dits. La demande est indissociablement de nature à la fois informative (statistique descriptive) et analytique. Les hypothèses portent sur deux transformations majeures articulées l'une à l'autre : l'explosion scolaire en France depuis 30 ans, avec ce que cela entraîne sur la concurrence du point de vue des diplômes ; les évolutions des organisations productives et l'émergence de nouveaux modèles d'entreprises qui impliquent une transformation des rapports entre l'espace de R&D, l'espace industriel et l'espace de qualification dans le sens d'une intégration plus forte de l'activité de recherche aux autres fonctions de la firme. Outre les diplômes, les résultats prennent en compte la taille et le secteur de l'entreprise. Ils montrent qu'entre 1984 et 1997, les structures (les stocks) d'emploi des chercheurs se sont transformées dans le sens d'une augmentation des détenteurs d'un doctorat et de diplômes bac+3à5, et d'une diminution de la part des ingénieurs et des titres les plus faibles ( bac+2). Ces évolutions, couplées à une hausse importante des effectifs, se sont surtout réalisées dans les années 80. Les structures d'emploi sont très dépendantes de la taille de l'entreprise, les PME ( 500 salariés) employant de plus en plus de chercheurs, avec une part plus forte que dans les entreprises les plus grandes ( 5000) de doctorats et de diplômes étrangers. L'évolution des mobilités durant les années 90 confirme l'intégration accrue de l'espace de R&D à l'espace industriel. Ainsi, la part du marché interne dans les sorties de la fonction recherche (vers d'autres fonctions de l'entreprise) passe de 20% en 1984 à 30% en 1991 et à 51% en 1997 (pour les entrées, on a respectivement 19%, 21% et 26%). Ces évolutions sont très liées à la taille de la firme : alors qu'il y avait peu de différences en 1984, le marché interne en 1997 représente 40% des entrées et 68% des sorties dans les firmes les plus grandes (contre 16% et 34% pour les PME). Le lien taille - diplômes a bien sûr des répercussions sur les mobilités de ces derniers. Les mobilités externes se caractérisent par un effondrement du recours aux jeunes sortants du système éducatif et des départs à la retraite. Les mobilités inter-firmes sont avant tout le fait des PME. Ces évolutions dessinent la mise en place de modèles d'innovation différenciés fondés sur l'importance du marché interne global de la firme.
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Citer

Pierre Béret. Les transformations de l'espace qualification des chercheurs des entreprises : Rapport final pour le Commissariat Général du Plan. [Rapport de recherche] Laboratoire d'économie et sociologie du travail (LEST). 2000, pp.117. ⟨halshs-00005807⟩
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Dernière date de mise à jour le 07/04/2024
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